Nombreux sont ceux et celles qui s’interrogent sur la possibilité et la légitimité ou non d’observer voire de toucher un individu de sexe opposé dans le cadre d’un exercice de formation en santé.
Qu’il s’agisse d’une formation hospitalière, en école privée ou en cabinet, le fort engouement pour les métiers de la santé, notamment dans ce qui a trait aux MCA, soulève cette interrogation importante: quelles sont les limites « légales » à une formation en santé?
Nul doute que le savoir faire convoité doit bénéficier d’une reconnaissance scientifique et religieuse. En effet, tout métier « décrit » comme affilié à la santé ne l’est pas forcément…
L’apprentissage de la médecine, des soins infirmiers ou encore de la Hijâma sont tout autant de disciplines bénéficiant de cette double attestation scientifico-religieuse. Au sujet de la Hijâma, nombreux sont les savants ayant insisté sur la nécessité d’acquérir un savoir-faire adéquat afin d’assurer la sécurité et l’efficacité du geste thérapeutique par la volonté d’Allah.
Afin d’illustrer cela, je vous propose ci-après une proposition de réponse de shaykh Muhammed Ibn Sâlih Al’Uthaymin (qu’Allah lui fasse miséricorde):
Question:
« Une question de la part d’étudiants de la faculté de médecine: nous avons commencé cette année les stages à l’hôpital et nous sommes amenés à dénuder des patients afin de s’exercer à diagnostiquer un certain nombre de pathologie. Que nous est il permis et qu’est ce qui nous est interdit dans cette situation, qu’Allah vous rétribue en bien. »
Réponse:
« Tout ce qui est nécessaire pour votre apprentissage est permis. La chose la plus délicate (à laquelle vous pouvez être confronté) est d’observer la ‘awra (nudité) par exemple mais regarder la ‘awra dans le cadre du besoin est une chose permise. Par contre, si on vous oblige à observer une patiente et que vous craignez un trouble (ou une tentation) alors abstenez vous. Dites: par Allah, nous ne pouvons pas faire cela.
Aussi, est-il possible qu’une personne s’adonne à des saignées ou à des gestes chirurgicaux sans expérimentations au préalable? Il est nécessaire de s’expérimenter surtout dans ce qui a trait à la médecine car ce n’est pas une chose simple mais plutôt difficile. Si une personne, qui n’a acquis des connaissances dans la médecine que superficiellement, se présente puis nous lui disons: je t’en prie, ce malade devant toi a besoin qu’on l’incise depuis la gorge vers l’ombilic ou de l’ombilic au pubis et celui-ci fait une découpe de boucher tout en disant de lui que c’est un médecin! Cela n’est pas possible, une expérimentation est nécessaire, un exercice d’expérimentation est nécessaire au préalable »
Silsilat liqa al maftouh n°79