La hijama est une technique thérapeutique très ancienne, elle a été décrite sur des papyrus datant de -1500 AC dont le fameux papyrus d’Ebers (Curtis,2005).
Mais sa particularité est aussi le fait qu’elle fasse partie intégrante de la médecine dite « divine » ou plus communément « prophétique ».
On peut citer ici la parole de l’imam Ibn Qayim :
« Sa médecine n’est pas semblable à la médecine pratiquée par les médecins. En effet, la médecine du prophète(prières et salutations d’Allah sur lui) est une médecine certaine, divine, issue de la révélation, fruit de la prophétie et d’une raison parfaite. Tandis que la médecine des autres(que lui) n’est que présomption, supposition et expérimentation ». Zad al ma’ad(36/4).
Cheikh Ahmed ibn Omar Bazmoul ajoute :
« Il est obligatoire pour le musulman qu’il ne doute pas au sujet de la parole du prophète(prières et salutations d’Allah sur lui) et il n’a nul besoin de confirmation par des découvertes récentes ». Voir « Hujiatul ahadith an-nabawiya al warida fi t-tib wal ‘ilaj ».
Il existe ensuite de nombreux récits prophétiques traitant de la hijama et qui viennent légitimer et encourager son recours.
Il est rapporté de Anas(qu’Allah soit satisfait de lui) que le prophète(prières et salutations d’Allah sur lui) a dit:
« La meilleure des choses par lesquelles vous vous traitez est la hijama et le costus marin ». Rapporté par Boukhari(Al fath 150/10) et Muslim(n°1577).
A ce sujet, l’imam Ibn Hajar dit:
« Ce hadith montre que le recours à la hijama est légiféré et aussi l’encouragement à se traiter par celle-ci, plus particulièrement, lorsque l’on éprouve un besoin en cela ». Voir Al fath(151/10).
Il est aussi rapporté de Ibn Abbas((qu’Allah soit satisfait de lui) que le prophète(prières et salutations d’Allah sur lui) a dit:
« La nuit du voyage nocturne, aucun groupe d’anges ne m’a approché sans qu’ils m’aient tous dit: il t’incombe ô Muhammed de recourir à la hijama » et dans une version de Anas(qu’Allah soit satisfait de lui): « Ordonne à ta communauté la pratique de la hijama ». Hadith authentique rapporté par Ibn Majah(n°3477-3479), cité dans as-sahiha(n°2263) de cheikh Al Albani.
Cheikh Abou abdulbari abdulhamid al ‘arabi dit:
« Ce hadith est l’une des preuves les plus grandioses sur le fait que la hijama est un remède divin. Elle renferme, à ce jour, des bienfaits qui échappent encore aux spécialistes de la médecine ». Voir son ouvrage « Iblagh al fahama bi fawaidil hijama ».
De nos jours, la hijama ou cupping therapy fait l’objet de nombreuses études cliniques internationales visant à objectiver son potentiel thérapeutique. Les résultats sont probants.
Pour exemple, voici une étude concernant l’indication de la hijama dans le traitement des céphalées ou maux de tête(il est, néanmoins, nécessaire d’établir la cause de ces céphalées car elles sont très nombreuses: névralgie, migraine, maladie de Horton, tumeur cérébrale mais aussi hypertension artérielle, sinusite, trouble visuel, stress…).
On s’intéresse ici à une étude, réalisée en Iran, étudiant l’intérêt de la hijama dans les migraines et les céphalées de tension(liées au stress) : « The efficacity of wet-cupping in the treatment of tension and migraine headache » de A Ahmadi et al, publiée en 2008 dans la revue « The American Journal of Chinese Medicine » Vol.36, n°1, p37-44.
Ainsi, 70 patients présentant une céphalée chronique de type migraine ou de tension ont bénéficié d’une hijama humide à 3 reprises : J1, J14 et J28. Puis, ces patients ont été suivis durant 3 mois en évaluant l’intensité des douleurs au moyen d’une échelle visuelle ainsi que la durée des épisodes douloureux. Le point choisi est « al kâhil », en regard de la 7e vertèbre cervicale.
Résultats : dans 95% des cas, les patients ont décrit une amélioration des symptômes et dans 66% des cas, la douleur, la fréquence des épisodes douloureux et le recours aux médicaments ont diminué de manière significative.
Il est ainsi compréhensible de voir l’engouement suscitée par cette thérapeutique à travers le monde que ce soit auprès des professionnels de santé que des gens du commun et plus particulièrement au sein de la communauté musulmane.
Revivifier la hijama est donc un projet honorable mais ceci est une responsabilité dont tout le monde ne peux pas se charger.
En effet, le praticien de la hijama nécessite d’être formé aux principes fondamentaux de la médecine tels que la physiologie, la physiopathologie et l’anatomie. D’autre part, le praticien désirant pratiquer la hijama se doit de maîtriser la technique d’extraction du sang mais aussi les règles d’asepsie liées à la manipulation du sang.
Dans ce sens, il apparaît que les professionnels de santé présentent une plus grande légitimité dans la pratique de la hijama.
Cependant, il n’existe pas de manuel « exhaustif », en langue française, permettant de se former scrupuleusement à la hijama. J’ai donc entrepris, il y a 1 an, un projet d’écriture d’un tel manuel.
Louange à Allah le très haut, j’ai achevé cet ouvrage il y a peu et il sera bientôt disponible in cha Allah.
Son titre est « La Hijama, fondements-techniques-conseils » aux éditions Tawbah.
J’espère qu’il profitera au plus grand nombre et qu’il participera à réguler la pratique de la hijama, en France et ailleurs.
D’autre part, si des interrogations venaient à persister sur la hijama ou ce qui à trait à celle-ci alors ce site sera l’occasion d’apporter des compléments d’informations. De même, en cas d’erreurs ou de manquements, j’invite dès lors les lecteurs et lectrices à profiter de cette tribune pour m’en faire part.
Cet effort commun de revivifier cette thérapeutique remarquable produira très certainement des fruits profitables à tous si Allah, le très-haut, le veut.
J’implore Allah, le très-haut, afin qu’il bénisse ce travail et que celui-ci puisse profiter à tous et à toutes car il est pour toute chose capable.
Je rappelle enfin ce hadith de ‘amru bnu chu’ayb(qu’Allah soit satisfait de lui) qui rapporte que le prophète(prières et salutations d’Allah sur lui) a dit:
« Quiconque s’adonne à la médecine sans en connaître les enseignements assumera l’entière responsabilité des conséquences fâcheuses de ses actes », hadith bon rapporté par Abu Dawud, Ibn Majah et d’autres, cité par cheikh Al-albani dans As-sahiha(635).