Mes nombreuses recherches, sur la question de la hijama, m’ont permis de mettre en évidence de multiples erreurs véhiculées par certains praticiens de la hijama.

Afin de clarifier celles-ci, j’avais entrepris l’écriture d’un ouvrage visant à rétablir la vérité sur certains concepts erronés.

Cet ouvrage est actuellement disponible, depuis près d’un an, sous le titre « La Hijama, fondements, techniques, conseils » aux éditions Tawbah.

Malgré la publication de mon ouvrage, qui est un appel à la prudence et à la rigueur, et le réel engouement qu’il a suscité auprès des praticiens de la hijama, il m’est apparu que nombreux frères et sœurs continuent de baser leur pratique sur certaines sources, en langue française, prises comme références sans s’assurer de la légitimité des informations qui y sont enseignées.

Afin de clarifier ces concepts erronés à la communauté, j’ai entrepris ce nouveau et court travail.

L’authentification des ahâdith est tirée des travaux du spécialiste de ce siècle en la matière : l’Imam Al-Albânî, puisse Allah le couvrir de Sa miséricorde.

Je souhaite, par ailleurs, remercier les administrateurs du site « La Science Légiférée » pour leur engagement à mes côtés.

« Traitement par la Hijama, entre médecine et religion »

de Mohammad Nabih

Je ne reprendrai ici que les erreurs manifestes tant sur le plan religieux que médical.

Quant à ses différents points de vue tirés de sa propre expérimentation (conseils après hijama, recommandations pour la hijama sèche, pour telle maladie…), ils ne seront pas jugés, même s’ils ne sont pas justifiés ce qui est dommageable, car cela relève de sa responsabilité et n’engage que sa propre personne.

1. Mohammad Nabih : qui est-il ?

Un professionnel de santé : médecin, kiné, infirmier… ?

Un étudiant en sciences religieuses voire un savant ?

Un enseignant ou un chercheur sur la question des médecines complémentaires et alternatives ?

Aucune information disponible à ce jour.

Malgré plusieurs recherches en français, anglais et arabe, je n’ai pas réussi à en savoir plus à son sujet. De même, après plusieurs tentatives de contact avec la fondation Al Falah basée en Egypte, aucune réponse de ces derniers ne m’est parvenue.

Pourtant nous savons qu’il n’est pas permis de prendre la science de n’importe qui et en l’occurrence lorsqu’il est question de science médicale et de science religieuse de par les conséquences dramatiques pouvant en résulter.

2. « La hijama est apparue pour la première fois chez le peuple de Lout » p4.

Bien que cette parole soit reprise par certains hajjam, il n’existe aucun texte authentique permettant d’affirmer cela. La science avant la parole et l’action.

3.  Hadith : « Quand la chaleur s’intensifie, faites la hijama. L’effervescence du sang dans les veines de l’un d’entre vous finit par entraîner sa mort » p18

Hadith faible, voir dans Ad-Da’ifa(n°2331).

La formulation authentique est : « Lorsque l’un d’entre vous voit son sang s’exciter alors qu’il pratique une hijama car lorsqu’il s’accumule excessivement, il provoquera sa mort » As-Sahiha(n°2747)

4. Hadith : « La hijama est un excellent remède, elle élimine le sang impur, éclaircit la vue et allège le dos » p18

Cette formulation est introuvable, à moins que le hadith correspondant fut le suivant : « Quel bon serviteur est le hajjam, il purifie le sang, allège les lombes et éclaircit la vue »

Il s’agit d’un hadith faible, voir Da’if Targhib wa Tarhib (n°2019).

5. Hadith : « ‘Aicha qu’Allah soit satisfait d’elle a dit que le Messager d’Allah, prière et salut sur lui, faisait des ablutions majeures pour quatre choses : la relation de chair, le jour du vendredi, la hijama et le lavage du mort » p23

Hadith faible, voir Da’if Sunan Abi Dawud(n°348)

6. Hadith : « Celui qui fait la hijama dix-sept fois ou dix-neuf fois voire vingt et une fois sera guéri de tous les maux » p23

Il s’agit ici d’une erreur de traduction grotesque.

Le sens exact est : « celui qui fait la hijama le 17e, 19e et 21e(du mois lunaire), cela est une guérison pour tous les maux ». As-Sahiha (n°622).

7. Récit : « Ibn ‘Abbas avait trois esclaves qui pratiquaient la hijama. Deux d’entre eux exerçaient leur métier contre une paie qui revenait à ibn ‘Abbas et sa famille, et un autre s’occupait de lui et de sa famille » p23

Hadith faible, voir Da’if Sunan At-Tirmidhî(n°230)

8. « de préférence à jeun » p25 puis « avant la hijama, prendre une boisson capable de fortifier l’estomac » p27.

Les propos sont contradictoires comme vous pouvez le voir.

La hijama à jeun est une recommandation prophétique mais aussi médicale.

En effet, la hijama lorsque le ventre est plein est source de mal (nausée, malaise…) comme le rappelle Ibn Qayim dans Zâd Al-Ma’âd(4/58-59)

9. « Evitez la hijama après le bain » p27 puis « avant la hijama… se doucher pour nettoyer le corps en général » p31.

Propos de nouveau contradictoires.

En principe le bain n’est pas prescrit avant une hijama ni après celle-ci. Aucune donnée fiable, scientifique ou religieuse n’appuie cette pratique.

10. Hadith « il est préférable que le malade récite le verset d’al-Korsî au moment de la scarification » p50

Hadith faible, voir Da’if Kalam at-Tayyib

11. « L’interféron augmente après hijama… » ou encore « Le professeur Cantel…la capacité de production de l’interféron par les globules blancs est 10 fois supérieure après hijama », p67.

Aucune étude scientifique n’a démontré cela.

De plus, ce professeur Cantel a juste dit que : « les globules blancs produisent 10 fois plus d’interféron que les autres cellules du corps » indépendamment de la hijama !

Il est surprenant de voir que cette information ait pu être véhiculée aussi abondamment alors qu’elle n’a aucun fondement ! Voir « cupping, a prophetical medicine appears in its new scientific perspective » du Pr John Al Dayrani.

« Il suffit à l’homme d’être menteur qu’il rapporte tout ce qu’il entend » Sahih Al Jâmi’(n°4482)

12. Hadith : « quel excellent homme que le poseur de ventouses ! Il élimine le mauvais sang, rend le dos léger et éclaircit la vue » p69

Il s’agit d’un hadith faible, voir Da’if Targhib wa Tarhib (n°2019).

13. « un médecin a découvert que chaque organe du corps a une zone spéciale…la hijama faite à ces points apporte guérison » p73

Quel est ce médecin ?

Quelle est cette zone spéciale ?

On remarquera ici un énorme problème de rigueur, très récurrent par ailleurs dans l’ouvrage.

14. Les p75 et 76 sont catastrophiques, aucune étude n’est citée, aucun professionnel de santé ni chercheur n’est mentionné, aucune preuve expérimentale n’est détaillée.

Comment peut-on affirmer autant de mécanismes d’actions de la hijama sans aucune preuve !

« … cela contribue au traitement des infections microbiennes et virales différentes. On peut donc utiliser cette méthode de traitement seule ou bien accompagnée d’autres traitements antibiotiques… »

Affirmer que la hijama est un traitement possible des maladies infectieuses est osé car aucune preuve scientifique ne l’affirme. Mais affirmer qu’il soit possible de traiter ces maladies avec uniquement la hijama tout en se passant d’antibiotique et autre traitement conventionnel est immoral !

Il est vrai que la hijama stimule le système immunitaire et qu’elle peut donc aider à contrôler certaines maladies voire aider à leur résolution. Il s’agit essentiellement de maladies chroniques qui n’engagent pas la vie des patients à court terme.

Mais dire que la hijama puisse « suffire » pour ces maladies potentiellement graves, sans aucune preuve à l’appui, est dangereux et irresponsable.

« Précis sur la Hijama ou l’incisiothérapie »

de l’Association JPLUS (étudiants en sciences médicales)

1. « Tous les Prophètes d’Adam à Muhammed (prières et salutations d’Allah sur eux) ont pratiqué sur eux la hijama » p8.

Il n’existe aucune source authentique à ce sujet.

2. « En 2004, l’OMS classe la hijama comme une médecine qui soigne » p8.

Ceci est faux, l’OMS a reconnu l’intérêt de l’acupuncture dans certaines maladies et non la hijama et cela date de 2003. Voir le rapport de l’OMS (87pages): Acupuncture: Review and Analysis of Reports on Controlled Clinical Trials

Ensuite, certains praticiens de la hijama ont élargi les remarques de l’OMS à la hijama en prétextant que ces deux techniques (hijama et acupuncture) étant similaires alors « ce qui marche pour l’une marcherait pour l’autre ». Voir The complete guide to Cupping Therapy du Dr Tamer Shaban.

Il ne s’agit bien évidemment pas là d’un raisonnement scientifique mais uniquement d’une simple opinion. Malheureusement, nombreux sont encore ceux et celles qui véhiculent cette information sans même savoir ce dont il est réellement question.

3. « le taux d’interféron est multiplié par dix après une séance d’incisiothérapie » p12.

Comme nous l’avons vu précédemment, il n’existe pas de preuve à ce sujet.

Quant aux véritables propos du Pr Cantel : « les globules blancs produisent 10 fois plus d’interféron que les autres cellules du corps »

4. « Action du monoxyde d’azote » p13-14.

Aucune étude n’a démontré à ce jour que la hijama provoquait une augmentation du taux de monoxyde d’azote (NO). Bien que la démonstration soit intéressante, elle ne se base sur aucune preuve.

Néanmoins, une étude a montré que le taux de NO augmenterait après une séance d’acupuncture, voir : Acupuncture Enhances Generation of Nitric Oxide and Increases Local Circulation, publiée dans Anesthesia et analgesia, en 2007.

Il s’agit donc ici encore d’une étude sur l’acupuncture extrapolée à la hijama. Il faut donc être plus prudent et dire : « il est possible que le taux de NO augmente après hijama comme cela a pu être démontré dans certaines études au sujet de l’acupuncture » ou quelque chose de similaire.

5. « Selon l’OMS, les maladies traitées par la hijama sont » p15

Les maladies citées dans ce paragraphe concernent les remarques de l’OMS pour l’acupuncture et non la hijama.

Par expérience, il s’avère que la hijama apporte un bénéfice manifeste pour la plupart de ces maladies mais cela ne nous autorise pas à attribuer à l’OMS ce qu’elle n’a pas dit.

Où est la rigueur scientifique ? N’oublions pas que ce sont des étudiants en sciences médicales qui auraient écrit ce fascicule !

6.« Contre-indications…femme enceinte » p15.

La grossesse n’est pas une contre-indication absolue de la hijama.

Il existe même une étude russe démontrant son intérêt dans la prévention de certaines pathologies materno-fœtales : Vacuum therapy in obstetrics de Tamara Khvan, 1997

7. « Précaution de réalisation » « …chez la femme en dehors de sa période de menstrues » p15.

Ceci n’est pas juste car certaines expérimentations, notamment celles du Dr Ahmed Hifni, ont montré qu’une hijama au 2e jour des règles aide à la régularisation du cycle menstruel.

8. « La hijama n’est pas à proprement dit un remède contre le sortilège, comme le laisse penser certains » p17.

Ces « certains » sont d’honorables savants musulmans tels que Mohammed Ibn Abdillah Al Imam qui considère que la hijama est un traitement accessoire de la sorcellerie dans le sens où celle-ci aide à son extraction.

Voir ses  ouvrages :  Ahkam ta’âmul ma’a al djin wa adâb ar-roqya shar’ya ainsi que Fawzu Nâdhir min ma’rifati ‘alamâti sâhir.

9. « Elle permet d’enlever le mal d’un sortilège qui se trouve à la surface du corps mais n’enlève pas le sortilège qui se trouve à l’intérieur du corps » p17.

Cela n’a pas de sens, le principe même de la hijama est de faciliter l’extraction de substances profondes pour les ramener à la surface.

Voir Traditional chinese Acupuncture, The Acupuncture Foundation of Sri lanka de J.Anton, 1982.

La sorcellerie ne déroge pas à cette règle. La hijama permet d’atténuer voire de traiter les douleurs et les dysfonctions d’organes liées à la sorcellerie mais elle permet aussi parfois d’extraire celle-ci par la permission d’Allah.

Précisons toutefois que le remède le plus complet, le plus important et le plus efficace reste le Coran et les invocations légiférées comme le rappelle shaykh Mohammed al Imam dans les précédents ouvrages.

10. « 17, 19, 21è jour des mois lunaires…lundi, mardi et jeudi (en cas de discordance entre la date et le jour, la date est prioritaire sur le jour) » p18.

Selon shaykh Muhammad ‘Ali Farkûs, enseignant à la faculté des sciences islamiques, à Alger :  » lorsque des jours interdits pour la hijama coïncident avec des dates recommandées pour celle-ci alors il est obligatoire de faire prévaloir ce qui implique une mise en garde sur ce qui implique une recommandation…il n’est pas bon de pratiquer la hijama durant les jours pendant lesquels elle est interdite, en raison des nuisances et des maux qui peuvent en découler « , fatwa n°987, cf. Ferkous.com

11. « hijama…préventive…au minimum une fois par an » p18.

Il n’y a pas de preuve à ce sujet.

12. Hadith : « L’ange Gabriel est descendu auprès du Prophète (prières et salutations d’Allah sur lui) pour appliquer la hijama sur les deux veines du cou et sur l’épaule » p18.

Ce hadith est faible, voir Da’if Sunan Ibn Majah(n°283)

13. Hadith : « Hâtez-vous à appliquer la hijama sur la noix de la nuque, cela guérit de cinq maladies » et « Elle guérit de soixante-douze maladies » p18.

Ces deux versions font partie d’un même Hadith faible, voir Ad-Da’ifa(n°3894)

14. Récit : « Ibn Abbas avait trois fils qui s’adonnaient à la hijama, deux d’entre eux prenaient le salaire pour assurer la subsistance de la famille et l’autre appliquait la hijama à son père et à sa famille » p19.

Hadith faible, voir Da’if Sunan At-Tirmidhî(n°230)

15. « On invitera le patient à évoquer Dieu (sourate Al Fatiha par exemple) et on l’évoquera soi-même » p20.

Aucune preuve à ce sujet.

« La Hijama, l’incisiothérapie »

1. « que la saignée ait lieu le matin jusqu’à midi et non le soir », p3.

Il est rapporté que certains compagnons du prophète (prières et salutations d’Allah sur lui) pratiquaient la hijama le soir durant les nuits du Ramadhan de peur d’être affaiblis dans leurs adorations quotidiennes.

C’était le cas entre autre d’ Ibn ‘Omar (qu’Allah soit satisfait de lui) comme le cite l’imam Malik dans son Muwatta (p185).

Il est donc possible de la pratiquer le soir mais il est vrai qu’elle demeure préférable au début de la journée comme le rappelle Ibn Qayim dans Zâd Al-Ma’âd (4/59-60).

2. «le plus important de ces points se trouve au niveau de la 7e vertèbre cervicale…par laquelle nous commençons toujours » p4.

Le plus juste est qu’il n’existe pas de point permanent ou récurrent par lequel on doit toujours commencer, comme le rappelle shaykh Al Albani dans Silsilah al houda wa nour(n°248) :  » le prophète (prières et salutations d’Allah sur lui) ne pratiquait pas la hijama toujours au même endroit, mais il la pratiquait là où il y avait un besoin, une fois entre les épaules, une fois sur le pied, une fois sur le crâne.  »

Le plus juste est donc de dire qu’il n’y a pas de point permanent mais vu que, par expérience, il s’est avéré que certains points étaient utiles à plusieurs maladies alors cela peut expliquer la récurrence de certains de ces points.

3. « Elle fonctionne à partir des méridiens de la médecine chinoise » p4.

Ceci n’est pas correct car les méridiens de la médecine chinoise renvoient à un concept propre à la croyance bouddhiste et faisant intervenir la notion de champs d’énergie circulant dans le corps. Ces champs d’énergie n’ont ainsi aucun fondement scientifique.

La hijama possède des théories circulatoires faisant intervenir le mouvement du sang dans le corps.

A cet effet, le prophète (prières et salutations d’Allah) a évoqué le besoin de freiner l’excitation du sang :

« Lorsque l’un d’entre vous voit son sang s’exciter alors qu’il pratique une hijama car lorsqu’il s’accumule excessivement, il provoquera sa mort » As-Sahiha(n°2747).

Il existe aussi une théorie neuro-végétative.

Ces deux théories sont fondées sur des éléments scientifiques et religieux (pour la théorie circulatoire).

De plus, une étude américaine a montré récemment que les points énergétiques de l’acupuncture correspondraient en réalité à des zones de passages de fibres nerveuses appelées fibre C : voir l’étude de Morry Silberstein publiée dans Journal of the british medical acupuncture society en mars 2012 allant dans le sens de la théorie neuro-végétative.

Ces théories énergétiques infondées et profanes doivent donc être délaissées jusqu’à preuve du contraire.

4. « la hijama s’avère utile dans 80% des maladies » p5.

Cette affirmation ne se base sur aucune donnée scientifique.

Il faut faire preuve de retenu, beaucoup de professionnels de santé fuient la hijama en raison d’affirmations comme celles-ci qui laissent entendre que la médecine conventionnelle n’a pas ou plus d’utilité.

5. « être âgé d’au moins 22ans » p5.

Il n’y a aucune preuve à cela.

Plusieurs praticiens reconnus de la hijama l’ont expérimenté avec succès chez l’enfant et ont montré des résultats très intéressant : Dr Ahmed Hifni, Dr Ahmed Sharaf, Dr Tamer Shaban, Dr Mûssa Ali Nasr et d’autres.

6. « Ne pas être enceinte », « Ne pas avoir ses menstrues » p5.

Nous avons déjà répondu à ces allégations erronées. Voir plus haut.

7. « il est possible au préalable qu’une récitation du coran soit effectuée » p5.

Il n’y a pas de preuve à cela. Cela a été injustement véhiculé en raison de ce hadith faible « il est préférable que le malade récite le verset d’al-Korsî au moment de la scarification », voir Da’if Kalam at-Tayyib

8. « les zones sont nettoyées puis recouvertes au choix d’huile de nigelle/olive ou de miel » p6.

Le miel et l’huile de nigelle sont connus pour leurs vertus antiseptiques ce qui n’est pas le cas pour l’huile d’olive.

Cette dernière est utile, entre autre, avant la hijama afin de stimuler la zone à traiter et à augmenter l’étanchéité des ventouses.

9. Hadith : « Ibn ‘Abbas avait trois fils… »

Ce hadith est faible, voir Da’if Sunan At-Tirmidhî(n°230)

10. « Privilégier les légumes verts et jaunes », « Privilégier les vitamines A et B9 » p7.

Il n’existe aucune preuve scientifique pour ces deux affirmations.

« La Hijama »

par Dr Mohammed Jamel Alterkaoui

1. « Ces blessures légères qui provoquent le saignement se font toujours, initialement, au niveau de la 7ème vertèbre cervicale ».

Le plus juste est qu’il n’existe pas de point permanent ou récurrent par lequel on doit toujours commencer. Voir plus haut.

2. « Que la saignée ait lieu le matin jusqu’à midi et non le soir ».

Il est rapporté que certains compagnons du prophète (prières et salutations d’Allah sur lui) pratiquaient la hijama le soir durant les nuits du Ramadhan de peur d’être affaiblis dans leurs adorations quotidiennes. Voir plus haut.

3. « Quelle excellente médication qu’est la hijama : Elle élimine le sang impur, améliore la vision et fortifie l’état physique ».

Cette formulation est introuvable, à moins que le hadith correspondant fut le suivant : « Quel bon serviteur est le hajjam, il purifie le sang, allège les lombes et éclaircit la vue »

Il s’agit d’un hadith faible, voir Da’if Targhib wa Tarhib (n°2019).

4. « Le professeur français Cantel a relevé que la capacité des globules blancs à produire de l’interféron est multipliée par 10 après une hijama ».

Ceci est faux. Voici sa parole : « les globules blancs produisent 10 fois plus d’interféron que les autres cellules du corps ».

Il est surprenant de voir que cette information ait pu être véhiculée aussi abondamment alors qu’elle n’a aucune relation avec la hijama ! Voir « cupping, a prophetical medicine appears in its new scientific perspective » du Pr John Al Dayrani.

5. « Le médecin japonais Kaukuroiwa… ».

Dommage que Dr Alterkaoui ne nous en dise pas plus sur ce « médecin japonais » car il est introuvable.

Sa théorie reste toutefois intéressante mais par souci de rigueur et de sérieux, une source scientifique aurait dû être citée.

6. « la Hijama s’avère utile dans 80% environ des maladies ».

Cette affirmation ne se base sur aucune donnée scientifique.

Il faut faire preuve de retenu, beaucoup de professionnels de santé fuient la hijama en raison d’affirmations comme celles-ci qui laissent entendre que la médecine conventionnelle n’a pas ou plus d’utilité.

Qu’Allah, gloire et pureté à Lui, nous facilite afin que la hijama puisse profiter au plus grand nombre avec toute la reconnaissance et la fierté qui lui reviennent de droit.

Je rappelle de nouveau ce hadith de ‘Amr Ibn Shu’ayb (qu’Allah soit satisfait de lui) qui rapporte que le Prophète (prières et salutations d’Allah sur lui) a dit :

« Quiconque s’adonne à la médecine sans en connaître les enseignements assumera l’entière responsabilité des conséquences fâcheuses de ses actes ». As-Sahiha (n°635)