Rappelons d’abord que les variations climatiques sont une sagesse de notre Seigneur, il ne faut donc pas imiter ceux qui se plaignent du « mauvais temps » voire l’insultent. Il est rapporté dans le Sahih de Muslim, d’après Abu Houraira(qu’Allah soit satisfait de lui) que le prophète(prières et salutations d’Allah sur lui) a dit:
« N’injuriez pas le temps car c’est Allah qui est le temps »
Dans une autre version du hadith, il est dit:
« Allah le Puissant et Majestueux a dit: le fils d’Adam me porte préjudice car il dit : quel temps décevant! Qu’aucun de vous ne dise: quel temps décevant , car Je suis le temps . Je gère la nuit et le jour et peux les faire cesser dès que je veux »
L’imam An-Nawawi a dit: « Car c’est Allah qui est le temps » signifie : il est l’auteur des événements; n’insultez pas l’auteur des malheurs puisque si vous le faites vous viserez Allah car Il en est le vrai auteur. Sharh Mouslim, 3/15.
L’imam Ibn Kathir a dit: « A l’époque antéislamique, quand un malheur ou une calamité frappaient les Arabes, ils disaient : « Quel temps décevant ! ». Ils entendaient ainsi attribuer les événements (malheureux) au temps et injuriaient celui-ci alors qu’Allah le Très Haut en était le véritable auteur. Leurs injures étaient donc adressées en réalité à Allah, le Puissant et Majestueux. C’est pourquoi il a été interdit d’injurier le temps. En fait, Allah est celui qui protège le temps et c’est aussi à Allah que l’on doit attribuer ces événements-là ». Tafsir d’Ibn Kathir, 4/152.
Le grand froid expose notre corps à des contraintes qui l’affectent, l’affaiblissent et le rendent plus sensibles à certaines infections. Il faut donc se préparer au mieux afin de se protéger de ces maux. Certaines catégories de personnes sont évidemment plus sensibles à ces contraintes: nourrissons, personnes âgées, existence d’une maladie chronique notamment cardio-respiratoire. Nous allons donc passer en revu quelques recommandations de bonne pratique en citant les risques encourus dans cette période de grand froid et les moyens de s’en préserver.
1. Le risque d’hypothermie et de gelures
L’hypothermie est définie pour une température corporelle inférieure à 35°C. Lorsque notre corps peine à se réchauffer, sa température interne(37°C) diminue peu à peu. Cela se manifeste par des frissons et grelottements puis une somnolence avec fatigue et baisse de la force musculaire. Il apparaît aussi des maladresses: perte de l’équilibre, difficulté à manipuler les objets et à parler normalement. Cela peut mener à des défaillances graves des différents organes: cerveau, coeur… Le corps tente, par ailleurs, de minimiser au maximum la circulation du sang au niveau des extrémités(oreilles, doigts, pieds) afin de limiter son refroidissement. C’est ce que l’on appelle la vasoconstriction périphérique. Lorsque ce processus se prolonge, il survient alors des gelures au niveau de ces extrémités.
Dans un premier temps, une coloration rouge apparaît avec une douleur associée et une sensation de brûlure. Puis, les extrémités se décolorent et s’engourdissent. A ce moment-là, la circulation du sang s’interrompt et au bout de quelques heures, l’amputation devient inévitable.
Afin de se protéger de ces complications redoutables, il est nécessaire de bien se couvrir et plus particulièrement les parties qui perdent le plus de chaleur: tête, cou, mains, pieds. Couvrez-vous la bouche et si possible le nez afin de réduire au maximum, l’air froid inspiré. Penser à vous vêtir de plusieurs couches de vêtement! Plus le coeur sera au chaud, moins il se fatiguera et moins il restreindra l’afflux du sang au niveau des extrémités.
Certaines personnes doivent impérativement veiller à se couvrir, notamment leurs extrémités:
– il s’agit essentiellement de celles qui présentent des anomalies de circulation sanguine comme l’acrocyanose idiopathique, le syndrome de Raynaud ou encore les diabétiques compliqués(voir notre article « le pied diabétique »).
– les personnes âgées : la diminution de la perception du froid, l’altération des vaisseaux, la diminution de la masse musculaire rendent les personnes âgées vulnérables au froid.
– les nouveau-nés et les nourrissons : leur capacité d’adaptation aux changements de températures n’est pas encore aussi performante que celle d’un enfant ou d’un adulte pour lutter contre le froid. De plus, les petits n’ont pas une activité physique spontanée suffisante pour se réchauffer et ne peuvent pas signaler qu’ils ont froid.
2. Le risque d’aggravation d’une maladie existante
En période de grand froid, l’activité cardiaque est augmentée. Cette suractivité peut ainsi déséquilibrer une maladie cardiaque pré-existante voire même déclencher un épisode cardiaque notamment coronarien inaugural(=crise cardiaque).
Il faut donc limiter au maximum son activité physique et bannir dans la mesure du possible toute activité en plein air.
En cas de maladies respiratoires chroniques comme la bronchite chronique ou l’asthme, il existe un risque accru de bronchospasme(= réduction brutale du calibre des bronches) qui peut être à l’origine d’une simple crise d’asthme mais aussi d’une authentique détresse respiratoire. Ne jamais se séparer de son spray(ventoline, bricanyl…)!
En cas de douleur thoracique et/ou essoufflement brutal, appeler le 15.
3. vérifier l’innocuité de son traitement habituel
En effet, certains médicaments peuvent diminuer la vigilance et la réactivité face au froid. Cette catégorie de médicament est largement représentée par les benzodiazépines utilisées pour leur effet anti-stress, anti-insomnie et anti-épileptique.
D’autres médicaments comme les anti-hypertenseurs(= médicaments contre la tension) peuvent augmenter le calibre des vaisseaux(=vasodilatation) et donc gêner le retour du sang vers le coeur facilitant ainsi son refroidissement.
Ces catégories de médicaments ont fait l’objet d’une publication de l’Afssaps(agence française de sécurité sanitaire des aliments et des produits de santé) en décembre 2009 rappelant leur précaution d’emploi en période de grand froid.
Il appartient donc à tout à chacun de s’enquérir auprès de son médecin traitant de la nécessité ou non d’adapter son traitement habituel.
Enfin, un autre article de l’Afssaps de décembre 2005 rappelle que des températures extrêmes peuvent endommagées les lecteurs de glycémies ainsi que les bandelettes. Se reporter à la notice pour vérifier l’intervalle de températures préconisé par le fabricant. Par ailleurs, la vasoconstriction périphérique décrite plus haut peut gêner l’obtention d’une goutte de sang de bonne qualité. Dans ces conditions, il est préférable de réaliser sa glycémie dans une ambiance protégée (intérieur d’habitation, habitacle de voiture) et se laver les mains en utilisant de l’eau bien chaude.
4. se protéger contre les infections saisonnières
Il s’agit évidemment d’une période propice aux épidémies virales. En premier lieu, les infections respiratoires: rhinite, rhino-pharyngite, angine, bronchite…, la gamme est assez riche. Mais aussi les infections gastro-intestinales.
L’hygiène des mains est le maître-mot. Ayez sur vous des mouchoirs propres à usage unique et pensez à couvrir votre bouche si vous êtes pris d’un éternuement ou d’une toux. Pensez à laver vos mains en rentrant chez vous, en sortant des toilettes, avant la préparation du repas, avant de manger mais aussi après avoir éternué ou toussé. On peut ici voir l’avantage de réaliser ses ablutions(pour la prière) plusieurs fois par jour! L’utilisation des solutions hydro-alcooliques est aussi vivement conseillée. Voici une plaquette de l’Inpes(institut national de prévention et d’éducation pour la santé) rappelant ces mesures.
5. bien chauffer son domicile sans surchauffer
En effet, cette période de grand froid expose plus particulièrement au risque d’intoxication au monoxyde de carbone. Ce gaz inodore et invisible possède une affinité plus grande que l’oxygène qu’il concurrence. Le manque d’oxygène dans notre corps se manifeste par des maux de tête, des vertiges puis une perte de connaissance, un coma voire un décès. En France, 5000 personnes sont intoxiquées chaque année et 90 décèdent. Il est primordiale de veiller au bon entretient des appareils de chauffage et au ramonage des cheminées et conduits au moins une fois par an.
Autre point important, n’obstruez pas les aérations de votre logement et pensez à aérer celui-ci au moins 15 minutes par jour même s’il fait très froid. Ceci évitera également le développement des moisissures qui, en plus d’abimer vos murs, peut être responsables de manifestations allergiques: écoulement du nez, toux sèche voire crise d’asthme.
6. Veiller à une bonne alimentation
En période de grand froid, les dépenses énergétiques de notre corps sont plus importantes. Il faut ainsi maintenir une alimentation équilibrée tout en favorisant la consommation des sucres complexes: céréales et pains complets, pâtes, riz qui apportent de l’énergie tout au long de la journée. Le repas du matin est particulièrement important et contribue à limiter les troubles de la concentration et de l’apprentissage auxquels sont sujets certains élèves. Par ailleurs, une bonne hydratation doit être maintenue.
Voici un dépliant de l’Inpes qui rappelle en bref les conseils sus-cités.
N’oublions pas enfin de remercier notre Seigneur pour ses bienfaits car il existe des personnes qui n’ont pas de toit et qui subissent une rude épreuve durant ces périodes de froid. N’hésitez pas à leur venir en aide à la mesure de vos capacités.