diabete-amputation-pied    Le nombre de diabétiques en France était estimé par l’ Institut de veille sanitaire(InVS), en 2007, à près de 2,5 millions de personnes dont 600 000 traitées par insuline. Un pic est observé entre 75 et 79 ans avec 18 % d’ hommes et 13 % de femmes traités pour un diabète.

Cette maladie présente des complications pouvant toucher le cœur et les vaisseaux sanguins (macroangiopathie) mais aussi les yeux, les reins et les nerfs (microangiopathie). Il existe une autre complication, fréquente et grave, qui est l’une des plus importantes complications chroniques du patient diabétique: l’atteinte des pieds.

Après plusieurs années d’accumulation du sucre dans le sang, les nerfs et les artères (des pieds notamment) vont être endommagés provoquant d’une part une diminution de la sensibilité à la douleur et à la chaleur(avec le risque de se blesser sans s’en rendre compte) et d’autre part une mauvaise circulation du sang qui va freiner la lutte contre les infections et gêner à la cicatrisation. Une plaie minime peut ainsi dégénérer, s’infecter(abcès, mal perforant) et conduire à une prise en charge chirurgicale dramatique: l’amputation.

La gravité des lésions des pieds chez le diabétique est, donc, largement représentée par la fréquence des amputations au niveau des membres inférieurs(jambes et pieds): en France, selon les données de la base PMSI (Programme de médicalisation des systèmes d’information), sur les 15353 personnes amputées en 2003, 7955 (52 %) étaient diabétiques ce qui fait du diabète la 1 ère cause d’amputation non traumatique. Dans le monde, une amputation des membres inférieurs est réalisée toutes les 30 secondes chez un patient diabétique.
Il faut savoir que 85 % des amputations sont précédées d’une ulcération du pied et que, globalement, 15 % des diabétiques présenteront une ulcération du pied au cours de leur vie.

Ainsi, l’éducation du patient est fondamentale, elle permet d’améliorer les connaissances et les comportements du patient quant à l’hygiène et les soins de ses pieds.

Pour ce faire, il existe quelques recommandations de bonnes pratiques à suivre afin de prévenir cette complication:
– ne jamais marcher pieds nus, même chez soi.
– examiner ses pieds tous les jours, rechercher plaies, ampoules…consulter son médecin traitant au moindre doute.
– bien choisir ses chaussures: les acheter(et les essayer) en fin de journée, les prendre assez larges.
– ne jamais mettre des chaussures fermées pieds nus, privilégier des chaussettes en coton.
– laver ses pieds quotidiennement( d’où l’intérêt, entre autre, des ablutions quotidiennes) et penser à les essuyer soigneusement, notamment entre les orteils.
– ne pas laisser tremper les pieds dans l’eau(tiède de préférence) pendant une période longue.
– si besoin, bien s’hydrater les pieds avec une crème adaptée afin de prévenir des crevasses sources de plaies profondes.
– couper soigneusement les ongles mais pas trop courts pour ne pas se blesser.

Un examen de dépistage de trouble de la sensibilité des pieds est également réalisé, au minimum, annuellement chez le médecin traitant. Il peut, par la suite, recommander une consultation spécialisée auprès d’un podologue-pédicure(spécialiste du pied) pour compléter l’examen, effectuer un bilan des lésions, proposer un soin, vérifier le chaussage (chaussure adaptée, présence d’une déformation du pied…).

Enfin, il est nécessaire d’équilibrer son diabète afin de prévenir toutes les complications dont il peut être responsable.
Rappelons que la présence d’un « pied diabétique » ayant nécessité une amputation est aussi associé à une surmortalité. En effet, la survie à 10 ans ne dépasse pas les 10% dans cette catégorie de diabétique.

Il s’agit donc d’un véritable enjeu de santé publique qui nécessite la participation de tous, petits et grands, afin de sensibiliser et éduquer les patients diabétiques.

Sources:
Haute autorité de santé(HAS) « Prévention des lésions des pieds chez les patients diabétiques » 2007
Institut de veille sanitaire(InVS) « Diabète traité en France en 2007 : un taux de prévalence proche de 4 %… » BEH n°43
Agence nationale d’accréditation et d’évaluation en santé (Anaes) « Le dossier du patient en pédicurie-podologie » 2001