En espérant que ces conseils profiteront au plus grand nombre, je vous propose de poursuivre cette série d’articles par les commentaires avisés du shaykh Salih As-Souheymi (qu’Allah le préserve).

Vous pouvez écouter les cours ci-dessous:

 

 

 » Le shaykh fait alors la distinction entre deux types de situation :

– ce que le serviteur peut atteindre, ou en partie, de par l’effort qu’il fournira en sollicitant l’aide de son Seigneur. De même, ce qu’il pourra repousser, ou alléger, de par son effort en sollicitant l’aide d’Allah en cela.
Comme les maladies curables que l’on peut soigner en recourant à des remèdes bénéfiques ou encore la préparation militaire face à l’ennemi par des moyens légiférés et en s’écartant des moyens interdits

– ce qu’il n’est pas possible de repousser comme une maladie incurable, une calamité qui s’abat sur un proche ou autre. Dans ces cas, il est nécessaire que l’individu s’y soumette, s’en satisfasse, endure et espère la rétribution divine. Il se tranquillise en sachant qu’il y a un bien en cela auprès d’Allah le très haut et qu’il s’agit de Son décret :

« Nulle calamité ne t’atteint si ce n’est par la permission d’Allah et quiconque croit en Allah, Il guidera son cœur » S64V11

‘Alqama, un des grands successeurs, disait : « Lorsque le croyant est éprouvé, il sait que cela provient d’Allah, il patiente alors et espère la récompense d’Allah ».

5e moyen :

« Parmi les moyens les plus importants qui apporte apaisement et tranquillité, il y a l’évocation d’Allah gloire et pureté à Lui, « Ad-dhikr », il dissipe de manière surprenante toute angoisse et préoccupation »

Le dhikr apporte au croyant la sérénité et la joie ici-bas ainsi qu’une rétribution conséquente dans l’au-delà.

On rappelle l’énorme rétribution promise à ceux et celles qui évoquent Allah abondamment mais aussi que le dhikr est un rempart manifeste contre shaytan, une protection pour la langue, un baume pour les blessures, un remède pour le cœur, une réforme pour les âmes et tant d’autres bénéfices que ne saurait décrire la parole.

Allah dit :

« N’est-ce pas par le rappel d’Allah que se tranquillisent les cœurs » S13V28

Par ailleurs, le dhikr est une protection contre les diables parmi les djin et les humains, se référer aux formules de dhikr légiférées matin et soir.

6e moyen :

« Se remémorer les bienfaits, apparents et cachés, dont Allah nous a pourvus. En effet, la mention et la reconnaissance de ces bienfaits sont une cause de dissipation de nos préoccupations »

Lorsque le serviteur est éprouvé par le décret d’Allah : une maladie, un handicap ou autre, il se remémore au même moment les bienfaits dont Allah l’a gratifié.

Certes, l’individu est éprouvé par son Seigneur :

« C’est Lui qui a crée la mort et la vie afin de vous éprouver et voir qui d’entre-vous agira en bien » S67V2

Mais si tu compares un seul bienfait qu’Il t’a octroyé et l’épreuve dont Il t’a atteint alors tu verras que cette dernière n’est rien par rapport au bienfait et plus particulièrement lorsque tu regardes autre que toi.

Il ne s’agit pas d’exposer aux gens ces bienfaits mais de se montrer reconnaissant pour les bienfaits dont nous jouissons. Cette reconnaissance permet aussi de pérenniser ces bienfaits tandis que l’ingratitude les fait disparaître.

« Votre Seigneur a décrété : si vous êtes reconnaissants alors J’accroîtrais mes bienfaits sur vous mais si vous méconnaissez(ces derniers) alors sachez que Mon châtiment est terrible» S14V7

Allah nous a gratifié de bienfaits énormes ne serait-ce que chaque partie de ton corps qui constitue un bienfait d’Allah : le bienfait de la vie, de la santé, de la vue, de l’ouïe, le bienfait de l’Islam avant toute chose, qui te suffit à lui seul, qu’Allah t’est sortie des ténèbres vers la lumière, de l’égarement vers la guidée, du mal vers le bien.

Louange à Celui qui nous a guidé à cela et certes nous n’aurions point été guidés si Allah ne nous avait pas fait don de Sa guidée.

La méditation sur ces bienfaits, à ton égard, affaiblira l’impact des calamités qui s’abattent sur toi ainsi que l’impact des diminutions(de biens, de santé…) que tu subis dans cette vie.

Certaines personnes, lorsqu’elles sont éprouvées par des calamités, elles se lamentent, se mettent en colère, s’adonnent à la jalousie, à la médisance, à la calomnie et nuisent à la réputation des gens.

Le croyant, quant à lui, il sait que ces bienfaits sont nécessairement associés à la reconnaissance de même que l’épreuve est associée à la patience. Il sait aussi que cette reconnaissance est un des moyens les plus importants pour pérenniser ces bienfaits tandis que les péchés provoquent leur disparition et quiconque agit de la sorte, qu’il ne s’en prenne qu’à lui-même.

7e moyen :

« Mettre en pratique ce à quoi le prophète(prières et salutation d’Allah sur lui) nous a invité dans le hadith authentique suivant :

« Regardez celui qui est en dessous de vous et ne regardez pas celui qui est au dessus de vous car cela est plus propice pour que vous ne méconnaissiez pas les bienfaits d’Allah sur vous » Sahih Al Jâmi'(n°1507)

Il s’agit encore une fois sur ce point d’inviter l’individu à méditer sur les bienfaits dont Allah l’a pourvu et les apprécier avec un œil reconnaissant. Pour y parvenir, il est néanmoins nécessaire de réaliser la parole du prophète(prières et salutations d’Allah sur lui) que le shaykh a rappelée : qu’il observe celui qui est en dessous et non au-dessus de lui.

En effet, s’il porte son regard vers celui qui est au-dessus de lui alors cela le poussera à le jalouser, à le mépriser mais aussi à renier les bienfaits d’Allah sur sa propre personne.

Tandis que s’il observe celui qui est en dessous de lui, par une diminution de bien, de santé ou autre, alors il sera pleinement conscient des énormes bienfaits dont Allah l’a gratifié.

Lorsqu’il est éprouvé par la pauvreté, qu’il ne regarde donc pas les gens aisés en les convoitant ainsi que leurs richesses à moins que ces derniers ne dépensent de leur argent dans le sentier d’Allah et qu’il les convoitent en cela.

Quiconque fixe du regard celui qui est au-dessus de lui vivra alors une vie pénible mais il peut aller plus loin jusqu’à les insulter ainsi que leurs proches voire invoquer la malédiction sur eux.

Comme nous l’avons dit précédemment, un seul bienfait d’Allah sur toi te suffira pour repousser ces calamités.

De plus, le croyant sait que ce qu’Allah a décrété pour lui, il l’obtiendra, qu’il le souhaite ou non, qu’il s’efforce à l’atteindre ou non et bien qu’il soit nécessaire de recourir aux causes, il sait qu’il ne mourra pas tant qu’il n’aura pas acquis la subsistance qu’Allah lui inscrite ni vécu les joies ainsi que les malheurs qu’ils lui auront été décrétés, nous demandons à Allah qu’il nous préserve et nous pardonne.

8e moyen :

« S’éloigner de toute cause suscitant l’inquiétude et concrétiser les causes apportant la joie comme le fait d’oublier les nuisances subies qui ne peuvent être repoussées en sachant que la réflexion à ce sujet n’est que tromperie voire folie. Il s’efforce à éloigner son esprit de cela et, de même, vis à vis de ce qui provoque chez lui l’appréhension de l’avenir. »

Le shaykh évoque, sur ce point, ce qui touche beaucoup de gens, il s’agit de la réflexion abusive sur le passé, et les tourments qui l’ont constitués tels que la maladie, la pauvreté et autre. Mais aussi l’inquiétude sur l’avenir au point d’être dominé par celle-ci et en venir à douter de la miséricorde d’Allah, qu’Allah nous en préserve.

Ainsi, parmi les moyens de dissiper les préoccupations et les inquiétudes, il y a le fait d’oublier ce qui relève du passé et de s’investir dans ce que l’on peut influer et ne pas s’attarder sur de telles expressions : « pourquoi ai-je été atteint par ceci ? », « pourquoi suis-je éprouvé par cela ? », « pourquoi me fait-on subir ceci et cela ? ». Ainsi peuvent s’exclamer certaines personnes en se plaignant du décret d’Allah sur leur personne tandis que si elles accueillaient cela avec satisfaction et endurance alors elles obtiendraient une récompense énorme auprès d’Allah et une vie heureuse ici-bas.

Il faut donc s’efforcer à vider notre esprit de telles réflexions, s’il s’agissait d’une désobéissance que l’on regrette alors on s’adonne aux bonnes œuvres car les bonnes œuvres dissipent les mauvaises et s’il s’agissait d’une calamité que l’on ne pouvait repousser alors on se soumet au décret divin et on l’endure avec l’espoir de la récompense d’Allah, gloire et pureté à Lui.
On s’investit ainsi dans le moment présent en plaçant sa confiance en Allah et en ayant un bon doute sur Allah.

Le prophète(prières et salutations d’Allah sur lui) a dit :

« Préserve (les ordres d’) Allah et Il te préservera, préserve (les ordres d’) Allah et tu Le trouveras devant toi » Sahih Al Jâmi'(n°7957)

Et aussi :

« Pense à Allah dans la facilité et Il pensera à toi dans l’adversité » Sahih Al Jâmi'(n°2961)

De même dans le hadith qudussi, le prophète(prières et salutations d’Allah sur lui) rapporte qu’Allah le très haut a dit :

« Quiconque Me mentionne en lui-même, Je le mentionnerai en Moi-même et quiconque Me mentionne dans une assemblée, Je le mentionnerai dans une assemblée bien meilleure encore » Sahih Al Jâmi'(n°8137)

Quiconque agit de la sorte sera apaisé et serein.

9e moyen :

« Recourir à cette invocation du prophète(prières et salutations d’Allah sur lui) :

« Ô Allah ! Améliore ma(pratique de la) religion qui est ma priorité, améliore ma vie ici-bas dans laquelle je vis, améliore ma vie future vers laquelle je retournerai et fais que ma vie soit une augmentation de tout bien et que ma mort soit une préservation de tout mal ». Sahih Al Jâmi'(n°1263)

Et aussi :

« Ô Allah, c’est à Ta miséricorde que j’aspire. Ne m’abandonne donc pas à mon sort ne serait-ce le temps d’un clin d’œil  et améliore ma situation de tout point de vue. Nul ne mérite d’être adoré en dehors de Toi ». Sahih Abu Dawoud(n°5090)

Il incombe à chacun de s’adonner à ces précieuses invocations que le shaykh rappelle ici car elles sont, en effet, légères en paroles mais lourdes de sens.

« Ô Allah ! Améliore ma (pratique de la) religion qui est ma priorité », car l’amélioration de la religion est la chose la plus importante. Par Allah ! Il n’y a pas d’amélioration dans la vie si ce n’est qu’en conséquence de l’amélioration dans la religion. Et si la religion est pervertie alors il en sera de même pour la vie ici-bas. Ainsi, l’individu recherche, par cette invocation, le soutien d’Allah dans son avenir jusqu’au jour où il Le rencontrera, il s’y accroche fermement car il sait que son dénouement est auprès d’Allah, gloire et pureté à Lui.

« améliore ma vie ici-bas dans laquelle je vis », ceci est consécutif à l’amélioration de la pratique de la religion ce qui explique que la vie ici-bas soit citée après la religion.

« fais que ma vie soit une augmentation de tout bien », le prophète(prières et salutations d’Allah sur lui) a dit :

« Le meilleur d’entre-vous est celui dont la vie est la plus longue et les œuvres les plus vertueuses » Sahih Targhib wa Tarhib(n°3361)

Car si la vie permet de s’élever dans la satisfaction d’Allah et qu’elle est vécue dans la recherche de l’agrément d’Allah alors elle ne sera que joies se succédant.

« et que ma mort soit une préservation de tout mal », c’est à dire que la mort ne soit pas le siège de tourments mais au contraire qu’il soit préservé de tout mal dans cette vie et dans l’au delà. Dans ce sens, il est rapporté de Anas(qu’Allah soit satisfait de lui), l’invocation suivante:

« Ô Allah ! Préserve ma vie tant que la vie est meilleure pour moi et fais-moi mourir si la mort est meilleure pour moi » Sahih Al Jâmi'(n°7265)

Cette invocation est donc importante car le serviteur y demande une vie heureuse qui lui permettra de faire ses provisions pour le jour du rassemblement.

De même, le shaykh rapporte une seconde invocation :

« Ô Allah ! J’implore Ta miséricorde », il s’agit de la miséricorde dans le moment présent et le jour du jugement.

« ne me laisse pas livré à moi-même ne serait-ce le temps d’un clin d’œil », car quiconque Allah laisse livré à lui-même ne connaîtra que le malheur et se perdra. Ainsi, il est rapporté l’invocation suivante, au moment de se coucher :

« Ô Allah, à Toi je me suis soumis, je T’ai confié toutes mes affaires, j’ai dirigé ma face vers Toi et sur Toi, je me suis appuyé, par amour et par crainte pour Toi, il n’y a ni refuge ni abri de Toi que vers Toi, j’ai cru en Ton livre que Tu as révélé et en Ton prophète que Tu as envoyé ». As-Sahiha(n°2889)

De même que l’invocation rapporté de ‘Abdullah ibn mass’oud, citée authentiquement dans le Musnad :

«  Ô Allah, je suis Ton serviteur, fils de ton serviteur, fils de ta servante. Mon toupet est dans Ta main. Ton jugement à mon sujet s’accomplit. Ton décret me concernant n’est que justice. Je Te demande par tous les noms qui T’appartiennent, par lesquels Tu t’es nommé ou que Tu as révélé dans Ton livre ou que Tu as enseigné à une de Tes créatures ou que Tu as gardé pour Toi dans la science de l’invisible, de faire du Qur’an une ondée pour mon coeur, une lumière pour ma poitrine et qu’il dissipe ma tristesse(huzn) et fasse disparaître mes soucis(_ham et gham) ». As-Sahiha(n°199)

Il nous incombe d’apprendre ces invocations bénites et de s’efforcer à se rapprocher d’Allah, le très-haut, par celles-ci car tel est le chemin de la joie éternelle jusqu’au jour où l’on rencontrera Allah, gloire et pureté à Lui.

Le faible recours à cela sera irrémédiablement associé à l’affaiblissement moral de l’individu et à la soumission aux inquiétudes et aux angoisses qui l’animent. »

Tiré de mon ouvrage « Les maladies psychologiques, définition, prévention, remède » aux éditions Tawbah.