La question de la vaccination, et de sa légitimité, a fait couler beaucoup d’encre et a aussi fait l’objet d’innombrables débats depuis ces dernières années.
Le but ci-après n’est donc pas d’élaborer une diatribe irréfutable ou encore de convaincre mais plutôt de proposer mon point de vue.
A l’heure actuelle, nous pouvons distinguer trois groupes distincts : les anti-vaccination, les pro-vaccination et une catégorie intermédiaire qui tend à promouvoir une vaccination « intelligente » c’est-à-dire non systématique mais tenant compte de la balance bénéfice-risque et du contexte épidémiologique. Cette approche est celle qui me conforte et à laquelle j’adhère.
Pour exemple, je ne vois pas l’intérêt d’une vaccination abusive en France pour le DTPolio ni pour l’hépatite B ou encore le Prevenar (pneumoccoque) et surtout le rotarix (rotavirus impliqué dans la gastro) car le risque de les y contracter est faible ou bien un traitement classique s’avère efficace et suffisant. Quant à la rougeole/les oreillons/la rubéole (ROR), ce sont des pathologies bénignes (le plus souvent) chez l’enfant et qui procurent une immunité définitive. Pour la coqueluche et la méningite C, ce sont certes des pathologies potentiellement mortelles mais si le diagnostic est posé assez tôt et à proximité d’un établissement de santé de référence alors la situation demeure sous contrôle. Donc oui, il n’y a pas d’obligation irréfutable à vacciner dans l’absolu…
Cependant, si :
– une émigration est prévue en zone endémique (au maghreb par exemple: la diphtérie, la poliomyélite, la tuberculose et l’hépatite B sont très répandues)
– il y a risque d’exposition à des germes à haut risque létal tel que la fièvre jaune (mortelle dans 50 à 80% des cas)
– l’intéressé possède un déficit immunitaire (risque majeur pour le pneumoccoque)
– l’enfant est scolarisé en institution (risque pour la tuberculose)
– l’intéressé subit des dialyses ou évolue en milieu professionnel à risque (hépatite B), à ce sujet les praticiens de la hijama doivent être avisés (car en nombre croissant) sur le risque réel de contracter l’hépatite B durant leur exercice
– il y a un risque de retard diagnostic et thérapeutique (absence ou éloignement d’une structure de soin adaptée)
– etc…
Il y aussi des obligations d’ordre moral : les professionnels de santé sont plus à même à contracter certaines pathologies visées par la vaccination mais ils sont plus susceptibles aussi de contaminer leurs patients, c’est ainsi qu’une vaccination anti-grippale et anti-coqueluche peuvent engager leur moralité…
Il n’existe donc pas de stratégie universelle mais plutôt une évaluation au cas par cas en tenant compte d’une part du statut clinique de chaque individu et d’autre part des données épidémiologiques de l’environnement dans lequel il évolue.
Certes, les stratégies d’enrichissement des différents laboratoires pharmaceutiques, les campagnes mesquines d’information opérées à l’échelle nationale, le recours abusif aux adjuvants pour réduire les coûts des vaccins et potentialiser leur efficacité…sont tout autant d’éléments contribuant à pervertir et discréditer la stratégie vaccinale. Toutefois, le bénéfice acquis par la vaccination est suffisamment intéressant pour que l’on fasse preuve d’un minimum d’objectivité sans parti pris.
Mais je suis conscient que cette objectivité est difficile car de multiples intervenants sont impliqués et cela dépasse la simple conception scientifique de cette approche thérapeutique.
Après interrogation de shaykh Wassioullah, il apparaît en premier lieu sa surprise face à ce questionnement tout en mettant en avant une règle connue « l’intérêt de la collectivité prime sur l’intérêt individuel », en insistant sur la nécessité de veiller à réduire le maléfice attendu ou supposé dans la mesure du possible.
Voici l’échange :
Questionneur : ô shaykh, il se pose actuellement un souci sur la question de la vaccination des enfants mais aussi des plus âgés et les gens se divisent en trois catégories : la première catégorie voit que cela est primordial, la seconde voit en cela un danger…
Shaykh : parmi les médecins ?
Questionneur : parmi les médecins, quant à la troisième catégorie, elle considère qu’il existe des vaccins dont on tire un bénéfice et d’autres non notamment lorsqu’on leur attribue des effets secondaires
Shaykh : c’est surprenant ! Après avoir contraint des millions de gens en les forçant à se vacciner ! C’est ce qu’ils imposent aux enfants de telle sorte qu’ils reviennent tel jour puis tel autre jour ?!
Questionneur : oui les gens sont partagés, sur cette question, en ces trois catégories
Shaykh : c’est surprenant ! (le shaykh s’étonne que l’on remette en question la légitimité et la sécurité des vaccins après tant d’année de vaccination coercitive) Malgré le fait qu’ils aient rendu obligatoire la vaccination aux enfants durant autant d’années de même qu’ici au point qu’il ne soit pas possible d’obtenir un extrait d’acte de naissance si ces vaccins ne sont pas à jour !
Questionneur : c’est ainsi que s’interrogent certains médecins notamment le groupe intermédiaire qui tantôt conseille et tantôt déconseille certaines valences vaccinales de par l’existence de certaines substances nocives telle que l’aluminium qui est impliqué dans diverses pathologies atteignant l’immunité en particulier, cette catégorie s’interroge donc : le mal imputé aux vaccins est-il plus grave que le mal lié à ces pathologies dont on cherche à prévenir la survenue ? Car le délaissement total des vaccins aurait aussi pour conséquence la recrudescence de pathologies graves telle que la rougeole ou encore le tétanos…que prévaloir dans ce cas ?
Shaykh : si la nuisance des vaccins est faible et que leur bénéfice est plus grand alors s’il plaît à Allah on patiente sur leurs faibles méfaits. Est-il possible d’éviter la survenue de ces méfaits par ailleurs ?
Questionneur : jusqu’à présent, non
Shaykh : dès lors que leur bénéfice est plus grand (alors il n’y a pas de mal) et Allah est plus savant
Questionneur : il est dit que le méfait s’observe sur 1 personne sur 10000 voire sur 100000
Shaykh : par conséquent, et Allah est plus savant, son délaissement (de la vaccination) provoquera des nuisances plus grandes. Ce qu’il en apparaît dès lors est que leur recours est permis en fournissant malgré tout l’effort nécessaire pour parvenir à éviter ces méfaits même s’ils sont en nombre réduit.
Ecouter l’échange:
Fin de l’extrait, à suivre…